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philippelenoir-popculture.com

Journaliste professionnel, je propose ici de partager avec vous mes coups de coeur, mes avis et ma passion pour la culture populaire sous toutes ses formes.

Rapper's Delight de Sugarhill Gang, le tube historique du hip hop, fascine la pop-culture depuis 40 ans

Rapper's Delight de Sugarhill Gang, le tube historique du hip hop, fascine la pop-culture depuis 40 ans

A l'heure où le rap et son succédané R'n'B dominent la pop music mondiale de manière outrageuse, le tube originel qui lança la culture hip hop célèbre ses 40 ans. Il s'agit du mythique Rapper's Delight du groupe SugarHill Gang, trio originaire du New Jersey qui, en 1979, va bouleverser l'histoire de la black music. De manière théorique, le groupe n'a pas inventé le rap qui a fleuri sur le bitume du Bronx au cours de battles de quartiers, mais l'a bien imposé à la face du monde en empilant à ce jour 15 millions de ventes de disques. Le tube est plutôt à mettre au crédit de sa productrice Sylvia Robinson que de ses trois artistes Big Bank Hank, Master Gee et Wonder Mike qui, à l'époque sont d'obscurs rappeurs amateurs. Le coup de génie de Sylvia Robinson est de reprendre l'instrumental disco du Good Times de Chic (ce qui donnera une âpre bataille gagnée par Chic que raconte Nile Rodgers dans son autobiographie), de faire écrire des paroles légères et de leur donner la scansion du rap entendue auprès des vrais pionniers que sont Grandmaster Flash ou Afrika Bambaataa. Même si la méthode peut être jugée avec sévérité, il n'empêche que Rapper's Delight est une tuerie insensée avec un groove unique, une ligne mélodique entêtante ponctuée d'un rap old school à la séduction éternelle. Un standard de la pop music qui s'est transformé en monument historique puisque la chanson est entrée dans le registre national des enregistrements du Congrès américain.

Mais Rapper's Delight n'est pas un tube de bibliothèque, car il continue de fasciner la pop-culture par son étonnante modernité. Même dans le milieu le plus hardcore du hip hop, personne n'ose remettre en cause la singularité historique du titre qui a permis au rap de s'imposer comme l'influence majeure depuis l'avènement du rock. On peut même penser que sa fraîcheur hédoniste, sexy et festive de nature disco, est aujourd'hui plus en phase avec l'époque que le rap militant et social qui domina des années 80 à 2000. Du R'n'B avant la lettre, ce qui donne une idée du génie visionnaire de Rapper's Delight lors de sa création, il y a quarante ans. La dernière preuve en est le film publicitaire 2019 du parfum One Million et Lady Million de Paco Rabanne qui montre une jeunesse cool, bling bling et mondialisée qui s'éclate en scandant : « I said a hip hop/Hippie to the hippie/The hip, hip a hop/And you don't stop/a rock it out/Bubba to the bang bang boogie/To the rythm of the boogie the beat. » Voici, à suivre quelques exemples qui confirment bien que Rapper's Delight reste un tube magique de la pop-culture.

Everybody wants some Richard Linklater 2016

Cette comédie subtile et nostalgique qui explore les campus movies des années 80 par l'excellent réalisateur Richard Linklater, possède sa séquence culte, sorte d'hommage à Wayne's World où des adolescents débiles reprennent Bohemian Rapsody de Queen au cours d'une virée en voiture. Dans cette scène quasiment copier-coller, les étudiants en goguette chantent Rapper's Delight. Épatant.

X-Men, days of future past Bryan Singer 2014

Dans cet opus de la saga X-Men, Rapper's Delight est choisi pour illustrer une scène d'action qui laisse Wolverine béat, toutes griffes dehors. Car même les héros mutants et torturés les plus célèbres de la franchise Marvel ne peuvent rien contre un tel monument musical. Quand aux policiers, ils ne s'en remettront jamais.

Les bébés Evian à Central Park 2009

Ce film publicitaire pour l'eau minérale Evian qui met en scène des bébés sur patins à roulettes exécutant des figures acrobatiques dans Central Park à New York est devenu un classique de la réclame. Rapper's Delight y est remixé par Dan The Automator de Gorillaz pour, soi-disant, lui donner de la modernité. Au-delà de sa technologie bluffante pour l'époque, le film vaut encore plus par la magie du classique des classiques du hip hop new yorkais.

Brian Williams, journaliste à NBC News 2014

Il s'agit d'un époustouflant montage des prestations du journaliste Brian Williams, présentateur vedette de NBC News qui donne l'impression qu'il chante Rapper's Delight. Présenté dans le late show de Jimmy Fallon sur NBC, ce montage reste le plus réussi sur le standard du hip hop. Il en existe un autre avec Barack Obama, mais beaucoup plus approximatif.

L'improvisation de Sandra Bullock 2013

En promotion pour le film Gravity d'Alfonso Cuaron, Sandra Bullock se voit obliger de chanter Rapper's delight dans le late show de Jonathan Ross sur la BBC. La performance de l'actrice, si elle est vraiment improvisée, tient de l'exploit. En tout cas, la vidéo fera le tour du monde et aura sans doute servi efficacement la promotion d'un film devenu un classique aux multiples Oscars.

Jean-Claude Van Damme en bonus

On ne sait pas d'où ça sort (si vous avez des infos, on est preneur), mais c'est assez énorme. Notre Jean-Claude Van Damme qui danse et fait le grand écart sur Rapper's Delight, c'est un moment comme on les aime. JCVD, notre Belge aware préféré, nous régale de son groove flamand, loin des déhanchés sexy des clubs new yorkais de la grande époque. Un truc pour amateurs en somme. Pour notre part, on valide !

http://philippelenoir-popculture.com/2019/07/nos-cinq-classiques-du-rap-americain-rapper-s-delight-de-sugarhill-gang-the-message-de-grandmasterflash-california-love-de-tupac-sti

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