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philippelenoir-popculture.com

Journaliste professionnel, je propose ici de partager avec vous mes coups de coeur, mes avis et ma passion pour la culture populaire sous toutes ses formes.

Star Wars 9 : L'ascension de Skywalker, un dernier épisode sous pression. Retour sur les huit épisodes de la saga en huit scènes symboliques

Star Wars 9 : L'ascension de Skywalker, un dernier épisode sous pression. Retour sur les huit épisodes de la saga en huit scènes symboliques

Les fans de l'incroyable famille Skywalker sont remontés comme des pendules à quelques jours de la découverte du dernier épisode de la troisième trilogie de Star Wars, Ce 18 décembre 2019, le space opera le plus célèbre de l'histoire du cinéma prendra fin tout du moins dans la forme qu'il a prise depuis 1977, année de sortie de La Guerre des Étoiles, premier volet connu aujourd'hui comme l'épisode 4 sous le nom Star Wars : Un nouvel espoir. Car cela fait 42 ans que ce premier film a bouleversé à jamais les codes du cinéma, sorti de l'imagination d'un réalisateur démiurge, auteur majeur du Nouvel Hollywood et précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui une franchise. George Lucas trouva dans Star Wars, le moyen d'exprimer son goût du cinéma de divertissement tout en lui apportant une profondeur sur les luttes de pouvoir entre le Bien et le Mal, les liens filiaux, les ressorts philosophiques et spirituels sur les vertus de La Force... L'enchantement fut réel et durable sur la première trilogie de 1977 à 1983. Sur la seconde trilogie, de 1999 à 2005, l'ennui commença à poindre, mais le fait de savoir comment Anakin Skywalker devenait Dark Vador en même temps que la République se transformait en Empire dictatorial, donnait encore l'envie de prendre un ticket. Et puis cette 3e trilogie sous la bannière Disney, la première sans Lucas, mais avec le surestimé JJ Abrams aux commandes, a commencé à montrer ses failles. Une intrigue principale sans enjeu majeur, des héros auxquels on s'identifie guère, des méchants sans épaisseur, une nostalgie qui tourne en rond .... Du coup, les fans arrivent essorés sur cet épisode 9. Surtout que le marketing de Disney laissant fuiter vraies infos et fausses pistes, témoigne d'une fébrilité certaine.

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D'autant que le film débarque après le triomphe d'Avengers Endgame et le le phénomène culturel de Joker. Deux films qui donnent comme un coup de sabre laser aux chevaliers Jedi, à ce bon vieux Faucon Millenium, au cri de Chewbacca et aux notions ésotériques de La Force. Autre coup de semonce sur Star Wars, l'échec commercial du spin-off Solo qui témoignait de la lassitude du public face à la répétition de films tirés de l'univers Star Wars. Bref, cet épisode 9, s'il ne s'apparente pas à une corvée de fin d'année, se présente, espérons-le comme un point final salutaire à ce pan incontournable de la pop-culture mondial. Les pontes de Disney, déjà prêts à dégainer une quatrième trilogie, semblent désormais prudents. L'épisode 9 sera à coup sûr un succès, mais à ce niveau là, il faudra bien analyser les chiffres et surtout le taux de satisfaction des fans. Ceux-ci ont plombé l'épisode 8 comme le pire désastre de la saga intergalactique, ce qui a écorné la juteuse franchise. Chez Disney, on semble s'accorder une pause, tout du moins sur grand écran. En revanche, Disney semble accorder une nouvelle importance à l'univers Star Wars dans le format série pour son service de streaming avec la mise en ligne de The Mandalorian, puis plus tard, la production d'une série centrée sur le personnage d'Obi-Wan-Kenobi. Star Wars du grand au petit écran, voilà peut-être le principal enseignement à cogiter à l'heure où la famille Skywalker tire enfin sa révérence.

Afin d'évacuer toute cette pression, voici le résumé des huit épisodes symbolisés chacun par notre scène préférée.

1977 Un nouvel espoir George Lucas

Le générique et la musique

Depuis le premier épisode, chaque film de la franchise démarre par cette phrase : « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... » George Lucas ne propose pas un film de science-fiction, mais bien un space opera empruntant aux codes de l'heroïc fantasy. S'ensuit le logo Star Wars et le fameux déroulant qui résume la situation sur la musique créée par John Williams. Une petite révolution qui ne plaît pas aux magnats hollywoodiens, habitués aux génériques où s'affichent le nom des acteurs vedettes. Ça tombe bien, il n'y en a pas si l'on excepte le Britannique Alec Guiness qui incarne Obi-Wan Kenobi.

1980 L'empire contre-attaque Irvin Kershner

Dark Vador révèle qu'il est le père de Luke

C'est l'épisode préféré des fans de la saga et on peut penser que c'est lié à ce duel entre Dark Vador et Luke Skywalker. Alors que Vador vient de couper la main de Luke d'un coup de sabre laser bien senti, le méchant fait la révélation qui bouleverse le public avec cette phrase devenue un gimmick de la culture populaire : « Je suis ton père. » Si George Lucas est un génie, c'est bien à cet instant fatidique. Son space opera prend des dimensions de tragédie shakespearienne en opposant le père à son fils. Sans cette séquence, Star Wars n'aurait jamais connu cette longévité record. Lucas ira encore plus loin en s'inspirant des textes mythologiques et bibliques en révélant que Luke et Leïa sont jumeaux. Star Wars n'est plus un simple blockbuster, mais aussi une œuvre sur l'intime des liens du sang.

1983 Le retour du Jedi Richard Marquand

La mort de Dark Vador

Dans ce dernier épisode de la première trilogie, l'intensité monte entre Dark Vador, Luke Skywalker et l'Empereur Palpatine. Leur duel à trois est l'acmé de la trilogie jusqu'au dénouement final au cours duquel Vador va sauver son fils des pouvoirs démoniaques de l'Empereur. Vador quitte enfin le côté obscur de la Force pour l'amour de son fils avant de succomber. Le père et le fils sont enfin réunis du même côté. Vador réclame à Luke de lui enlever son casque. Les spectateurs découvrent enfin le visage cadavérique du pire méchant de la galaxie. Celui d'un homme usé, dont le regard trahit son humanité. En deux minutes, Dark Vador s'impose comme le personnage central de la saga, alors que sa présence à l'écran est réduite au service minimum.

1999 La menace fantôme George Lucas

La course de pods

George Lucas reprend les commandes de son œuvre monumentale dans ce film qui ouvre la seconde trilogie Star Wars consacré à Anakin Skywalker, le plus grand des chevaliers Jedi qui va sombrer dans la colère et rejoindre la force obscure en devenant Dark Vador. Il faut admettre dès le départ que l'on connaît l'issue des trois épisodes à venir. Soyons honnêtes, Lucas délaye son intrigue pour tenir son défi en trois épisodes. Le premier est consacré à la prime jeunesse d'Anakin et ce n'est pas toujours passionnant. Le gamin, en tout cas, montre des dispositions pour le combat, mais aussi pour le pilotage. Notamment dans la course de pods, le meilleur moment du film qui rappelle à quel point l'innovation dans les effets spéciaux reste l'apanage de Star Wars. Réjouissant.

2002 L'attaque des clones George Lucas.

Le duel au sabre laser contre le comte Dokuu

Impossible d 'évoquer Star Wars sans ses fameux duels au sabre laser, l'arme fatidique des chevaliers Jedi. Une idée de génie de la part de George Lucas qui s'est inspiré des légendes arthuriennes, mais aussi des films de samouraïs japonais, pour donner un aspect épique à son œuvre. D'un côté la technologie la plus avancée, de l'autre un art du combat ancestral. On aime ce duel qui oppose le comte Dooku à Anakin, Obi-Wan et Yoda. Surtout parce que le comte Dooku est incarné par Christopher Lee, légendaire Dracula des studios Hammer. Un clin d’œil de Lucas à la cinéphilie de sa jeunesse. Il avait d'ailleurs engagé dans Un Nouvel Espoir, Peter Cushing, autre star de la Hammer qui joua Van Helsing le chasseur de vampires. A la même époque que Star Wars, Christopher Lee incarna Saroumane dans Le Seigneur des Anneaux. Trop cool !

2005 La revanche des Siths George Lucas

Anakin défiguré devient Dark Vador

C'est de très loin le meilleur film de la Prélogie. Lucas s'inspire de la chute de la République romaine, mais aussi de la prise de pouvoir de Hitler en Allemagne, pour illustrer la montée en puissance du chancelier Palpatine qui sera nommé empereur. Mais c'est surtout le moment tant attendu de la transformation d'Anakin en Dark Vador. Gagné par le côté obscur de la Force sous l'influence de Palpatine, il tente de tuer Padmé,enceinte de jumeaux. Vaincu par Obi-Wan Kenobi en duel, Anakin tombe dans la lave en fusion.où l'ensemble de son corps est carbonisé. C'est l'une des scènes les plus gores de l'histoire de Star Wars. Elle est faite pour marquer les esprits et rappeler les tourments, les souffrances et la dualité du futur Dark Vador. Celui-ci entre pour toujours dans la légende dans son costume noir, le plus stylé de la galaxie.

 

2015 Le réveil de la force JJ Abrams

La mort de Han Solo, tué par son fils

Ce début de la troisième trilogie joue à fond la carte de la nostalgie avec le retour des héros de la première trilogie. Et on doit avouer qu'on est ravi de les retrouver et d'apprendre que la princesse Leïa a eu un fils avec Han Solo. Solo, le personnage préféré des fans, pilote du Faucon Millenium est toujours incarné par Harrison Ford, la seule megastar à avoir fait une vraie carrière après Star Wars première génération. On ne va pas dire que c'est le seul intérêt du film, mais presque... Bon c'est vrai, il y a aussi Chewbacca. Il y a surtout le fils de Solo et Leïa qui se prend pour son grand-père Vador. Kylo Ren, le méchant de cette 3e trilogie, marque ce premier épisode en tuant son père. Le gentil JJ Abrams tente de nous refaire le coup de la dimension shakespearienne chère à George Lucas, mais ça ne prend pas vraiment. On est juste triste de voir Solo mourir. Toute notre jeunesse qui fout le camp !

2017 Les derniers Jedi Rian Johnson

Luke balance son sabre laser

On doit bien l'avouer, le film est tellement indigeste qu'on a quasiment tout oublié de l'intrigue. De toute évidence, Rian Johnson a tenté de bousculer les fondamentaux de Star Wars, tuant le méchant Snoke à la surprise générale et surtout en faisant de Luke Skywalker un ermite atrabilaire qui se moque de la Force comme de son premier sabre laser. Mais le réalisateur aurait dû savoir que Star Wars ne fonctionne qu'au premier degré. Lucas, l'un des types les plus sérieux de la galaxie, le savait mieux que quiconque. La Force, le Bien et le Mal, les chevaliers Jedi avec une dose de dérision et de second degré, ce n'est pas tenable. La seule façon de faire croire à des centaines de millions de spectateurs depuis 40 ans que ça tient debout, c'est d'y croire aussi. Symbole de cette dérision maladroite, la fameuse scène où Luke jette son sabre laser par-dessus son épaule. Tant d'heures passées devant Star Wars pour en arriver là. Te moquer du monde, tu as fait ! Et c'est Yoda qui l'a dit...

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