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philippelenoir-popculture.com

Journaliste professionnel, je propose ici de partager avec vous mes coups de coeur, mes avis et ma passion pour la culture populaire sous toutes ses formes.

Sharon Tate, la beauté hollywoodienne assassinée

Sharon Tate, la beauté hollywoodienne assassinée

Dans son dernier film présenté à Cannes,  Il était une fois... à Hollywood , Quentin Tarantino plonge dans une des affaires les plus sordides de l'histoire de l'usine à rêves, celui de l'assassinat sauvage de l'actrice Sharon Tate par les membres de la secte hippie dirigée par Charles Manson appelée The family. Le 8 août 1969, quatre membres de la secte s'introduisent dans une villa de Beverly Hills et tuent les quatre personnes présentes dont la jeune actrice de 23 ans, enceinte de huit mois de son mari le réalisateur Roman Polanski. Au moment des faits, celui-ci se trouve à Londres. Curieusement, cette histoire fait l'objet de deux films cette année. Celui de Tarantino très attendu, mais aussi un petit thriller déjà sorti aux États-Unis. Est-ce l'effet du cinquantenaire de l'affaire qui donne un éclairage nouveau sur ce fait divers, le film de Tarantino sortant le 14 août ? Possible, même si ce n'est pas d'un très bon goût. Est-ce la mort en 2017 en prison du dément Charles Manson qui permet aux artistes de s'emparer plus librement d'une histoire qui bouleversa Hollywood ? Peut-être.

En tout cas, la mort de Sharon Tate, malgré ces zones de mystère, n'avait jamais suscité la fébrilité romanesque du Dahlia Noir, autre meurtre fameux qui obséda Hollywood. Celui d'une starlette Elisabeth Short retrouvée atrocement mutilée dans un terrain vague de Los Angeles en 1947 et qui fit l'objet d'un roman obsessionnel de James Ellroy, lui même adapté dans un film hallucinant de Brian de Palma. Il est vrai que le tueur du Dahlia Noir n'a jamais été arrêté, au contraire des dingues de la secte de Manson. Reste que l'assassinat de Sharon Tate reste un épisode sulfureux dans l'histoire du cinéma américain, un moment charnière entre le déclin des studios et l'émergence du Nouvel Hollywood des années 70. Dans une époque où la Californie est la terre d'accueil du mouvement hippie, de sa libération sexuelle, de sa musique pop et des drogues psychédéliques, l'affaire Sharon Tate en signe le côté obscur, à l'instar du concert tragique des Rolling Stones à Altamont en décembre 1969.

Reste le souvenir d'une actrice à l'insolente beauté, surtout connue pour son rôle follement érotique dans Le Bal des Vampires, quand elle prend un bain qui fait tourner la tête à Dracula, à Polanski et aux millions de spectateurs du film. Il en restera d'ailleurs une série de photos prises par le réalisateur qui seront publiées dans Playboy. Mais Sharon Tate a tourné d'autres films qui, certes, ne sont pas entrés dans l'histoire,mais qui pouvait augurer d'une brillante carrière. En naïade californienne blonde, elle tient la dragée haute à la sublime Claudia Cardinale et fait tourner la tête à Tony Curtis dans une comédie de surf culture balourde intitulée en français Comment réussir en amour sans se fatiguer. On dit alors qu'elle servit de modèle pour la Barbie Malibu et on veut bien y croire. Elle se distinguera en combattante kung-fu dans une comédie policière avec Dean Martin dans la série de films du détective Matt Helm. Pour l'anecdote, c'est Bruce Lee qui apprendra les rudiments des arts martiaux à Sharon Tate. Enfin, elle jouera une apprentie actrice dans une comédie dramatique grinçante sur le show-business, intitulée La vallée des poupées.

De toute évidence, Roman Polanski voulait qu'elle tienne le rôle principal de Rosemary's Baby qui fut donné à Mia Farrow sur l'insistance des producteurs. L'histoire de cette femme enceinte du fils du diable sera souvent mis en exergue dans son assassinat par la secte de Charles Manson qui vouait un culte à Satan au point d'écouter sans cesse l'album blanc des Beatles pour y déceler des messages du diable. De plus, les rumeurs sur la vie sulfureuse du couple Polanski à Hollywood ont alimenté cette hypothèse du meurtre sataniste sans jamais être avérée. En fait, on préfère conserver du couple leur interview télévisée par le patron de Playboy Hugh Heffner à la sortie de Rosemary's Baby. Juste pour saisir un instant de cool attitude et voir l'éclatante beauté solaire de Sharon Tate qui, encore aujourd'hui, nous laisse penser qu'elle avait le potentiel d'une star.

 

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