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philippelenoir-popculture.com

Journaliste professionnel, je propose ici de partager avec vous mes coups de coeur, mes avis et ma passion pour la culture populaire sous toutes ses formes.

Prince Rogers Nelson se raconte en pointillés dans son autobiographie inachevée Beautiful Ones. Mais il nous reste ses tubes éternels : 1999 ; When doves cry ; Rapsberry beret ; Sign'O the times ; Kiss

Prince Rogers Nelson se raconte en pointillés dans son autobiographie inachevée Beautiful Ones. Mais il nous reste ses tubes éternels : 1999 ; When doves cry ; Rapsberry beret ; Sign'O the times ; Kiss

Trois ans après son décès par overdose d'antalgiques, Prince se rappelle à notre bon souvenir par le biais d'un récit autobiographique qu'il avait démarré peu de temps avant sa disparition. Drôle de projet éditorial pour un artiste si secret qui n'aura même pas pris le temps de rédiger son testament. Ce récit intitulé The beautiful Ones (Robert Laffon) a priori famélique ne semble guère révéler d'informations sur le Kid de Minneapolis, si ce n'est son enfance et son adolescence, plus ou moins ébauchés et romancés dans le film Purple Rain. Et le fait d'apprendre qu'il méprise Ed Sheeran et Katy Perry tient pour le moins de l'anecdotique. Prince Rogers Nelson reste en grande partie une énigme et c'est tant mieux. Le musicien génial a d'autant plus brouillé les pistes qu'il a produit des chansons à une cadence infernale, alternant le meilleur comme le pire dans son antre de Paisley Park, dans le Minnesota glacial et enneigé où il vécut toute sa vie en misanthrope démiurge. Sa période glorieuse tout au long des années 80 reste sa plus fructueuse sur le plan artistique. Ça se gâte peu après la sortie de son album Batman, bande originale du film de Tim Burton, qui met au jour son conflit artistique avec Warner. Musicien surdoué qui mélangea les genres avec une habileté démente, du funk au rock psychédélique, du rythm'n'blues au jazz, Prince aura été un artiste d'une intégrité exemplaire jusqu'à s'épuiser moralement et physiquement. Comme souvent avec les artistes défunts, le mieux pour effleurer sa personnalité est encore d'écouter ses chansons. Voici nos cinq titres préférés tous concentrés dans les années 80 qui fut, sans nul doute, sa décennie prodigieuse.

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1999 1982

Ce titre sorti sur l'album éponyme possède une rythmique aux synthés entêtante qui va marquer le style de Prince pour les années à venir. Des chœurs féminins sexy, un style funk électronique qui va devenir la bande-son des années 80 et le chant inspiré de l'artiste qui parfait son look pourpre et chemise à jabot, vont propulser 1999 au sommet des charts mondiaux et tourner en boucle sur MTV qui vient d'ouvrir son antenne. Seul ombre au tableau, le disque sort la même année que l'album Thriller de Michaël Jackson, le rival absolu du Kid de Minneapolis, qui va terrasser la planète.

When doves cry 1984

Si la ballade Purple Rain a fini par s'imposer comme la chanson la plus connue de Prince, il n'en reste pas moins que When doves cry fut son premier numéro 1 au Billboard. Elle aussi fait partie de la bande originale du film Purple Rain qui marqua le sommet de la popularité de l'artiste. D'une voix de gorge prononcée, Prince y évoque ses démêlés avec ses parents et une histoire d'amour avec l'une ses musiciennes. Une chanson renversante d'émotions qui s'ouvre sur un solo de guitare, puis se poursuit dans un dépouillement musical qui laisse place au chant. Sur la longueur, le meilleur titre du film et l'une des plus grandes chansons de sa carrière.

Rapsberry beret 1985

L'un des titres les plus pop de Prince, qui montre sa plénitude et son plaisir à chanter comme jamais. Une sorte d'hommage psychédélique aux Beatles avec une pincée de funk, des violons orientaux... Une petite merveille dansante avec une mélodie imparable, une volonté de légèreté et de partage qui n'est pas si courante chez l'artiste. Le clip réalisé par le français Jean-Baptiste Mondino illustre à merveille à quel point Prince semble heureux d'être une star planétaire. Sur le toit du monde tout simplement.

Kiss 1986

Le titre le plus funky des années 80, une tuerie indémodable sur une rythmique unique sur laquelle Prince jongle de sa voix de fausset comme un funambule. Le titre est un sommet de sex-attitude qui affiche sa lignée royale dans le sillage de James Brown. Un véritable standard de la pop qui démontre l'étendue vocale de l'artiste, mais aussi sa capacité à retirer le superflu qui alourdit trop souvent la musique de l'époque. Un tube à l'os, presque acoustique qui continue d'étonner par son apparente simplicité. Vraiment imparable.

Sign O' the times 1987

Le chef d’œuvre de Prince, la chanson qui résume un style affirmé où l'artiste se révèle un subtil témoin de son époque. Sur une rythmique funk minimaliste et robotique, la voix de l'artiste comme une complainte aborde les fléaux du monde : la guerre, la maladie, la drogue, les gangs, les meurtres de masse... Un cri de désespoir ponctué d'un riff de guitare aride qui illustre son profond pessimisme sur le genre humain. Contre toute attente, cette chanson à rebrousse-poil va connaître un succès immense et permettre à Prince de dépasser son statut privilégié de pop star. Au risque de se marginaliser au sein de l'industrie musicale.

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